Un atelier d'écriture? Oui, mais après ?

A propos de deux ateliers d'écriture, menés en cycle 2 à partir de mon album " OUF!"

Quand il m'arrive d'animer un atelier d'écriture d'une seule séance de deux heures environ, je ne peux évidemment pas mener le projet de production jusqu'au bout.
Cela prend déjà beaucoup de temps pour repérer la structure du texte de base puis pour se mettre d'accord sur le contenu. Je parle ici, vous l'avez compris, d'un atelier qui concerne toute la classe avec un répartition des tâches qui peut se faire de façon individuelle ou en petits groupes. J'ai bien conscience que lorsque j'écris cela, mon passé de prof d'école remonte à la surface. Que voulez-vous, instit un jour, instit toujours!
Donc, quand je quitte la classe en question, les textes ont été écrits mais il y a encore beaucoup de " toilettage" à faire. Imaginez l'orthographe d'un élève de CP! Et bien sûr, il faut réaliser les illustrations. Tout cela revient à l'enseignant(e). A partir de là, je n'ai plus la main. Je ne peux plus rien.
Parfois, je dois dire que je m'inquiète. Je ne sens pas, chez le maître ou la maîtresse, la motivation qu'il y faudrait. Trop d'inquiétude et de découragement, sans doute. Alors je propose d'échanger par mail, de revenir pour écouter les textes écrits, lus par les élèves. Bref, j'essaye de convaincre, mine de rien, qu'un projet d'écriture doit aboutir, si on ne veut pas qu'il soit juste un coup d'épée dans l'eau.
Il est indispensable que les enfants voient leurs textes lus par un vrai lecteur. Je veux dire, quelqu'un qui n'a pas mené le projet, qui ne le connait pas. Quelqu'un qui tourne les pages et s’émerveille des mots et des images. Pour cela, évidemment, il faut que ce soit un objet bien fini, avec une mise en page ( même maladroite) et des images originales dans lesquelles on sent la "patte" des enfants. Après avoir écrit pour eux-mêmes, pour grandir et pour apprendre, les élèves doivent connaître cette sensation merveilleuse: partager ce qu'ils ont écrit.



Alors quand je reçois deux beaux albums numériques avec des images travaillées façon land art, je ne peux que me réjouir. Ce n'était pas du temps perdu ! Les élèves sont fiers de ce qu'ils ont réalisé. Ils ont chacun participé, avec leurs envies et leurs difficultés, à une oeuvre collective. Quand ils en parlent, ils disent " NOUS". Et ça, ça n'a pas de prix !
Bravo donc à eux ! Bravo, bien sûr aux enseignant(e)s et bravo aux décideurs locaux qui, contre vents et marées, consacrent un petit peu d'argent public à ce genre d'opération.
Allez ! Tout n'est pas perdu !! Ouf !


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